vendredi 29 février 2008

Chitwan ou à la conquête du tigre perdu

Continuons donc ce récit palpitant de notre périple au Népal. Après avoir entre-aperçu les montagnes, nous continuons notre quêtre d'air pur et frais et de sensations fortes dans une immersion au sein d'une réserve naturelle, Chitwan. But annoncé : voir un tigre, se baigner avec des éléphants et jouer à Indiana Jones dans la forêt.

Après un très très long voyage en bus ou le mot bringuebaler prend tout son sens, nous arrivons dans un hôtel proposant pension complète, bungalows charmants et visite de la réserve.
Dès notre arrivée et après un en-cas de viande séchée (Charlotte bien qu'ayant presque récupéré l'usage de sa cheville tente/nous fait tenter encore des expériences hors du commun) nous partons pour une première visite des alentours. Sur le chemin nous croisons un rhinocéros. Mes compagnons ont donc pu se gausser devant mon sens inné de l'équilibre lors de l'escalade d'un arbre pour admirer cette bête féroce. Après de longs débats houleux nous concluons à un vrai rhinocéros et non à un "faux" rhinocéros attaché au bout d'une laisse.
Le lendemain, nous faisons une petite ballade en pirogue sur la rivière qui passe par-là, principalement pour voir des canards et des aigrettes, autant dire "vive le dépaysement".
Après s'ensuit une courte escapade dans la jungle parmi les hautes herbes, dites à éléphant où l'on apprend à reconnaitre les crottes de rhino (cela dit assez impressionnantes par leur taille gigantesque) et enfin visite du "elephant breeding center" ou, pour les non anglophones, centre d'élevage des éléphants. On a pu s'extasier devant des éléphanteaux sooooo cute qui était finalement les seuls en liberté. Les autres éléphants avaient adopté un balancement d'autistes qui montrait, mieux que n'importe quoi, leur joie de vivre. En effet, ces petites bêtes étaient attachées par les 2 pattes avant à une chaîne, à un pylône. Comme j'ai un peu mûri depuis ces 10 dernières années je n'ai pas pleuré, mais j'étais triste.

Comme rien ne nous arrête, nous nous sommes tout de même rendus au bord de la rivière pour assister à la baignade des éléphants. Et parce que nous sommes des jeunes gens téméraires, nous avons fait plus qu'assister à la baignade, nous y avons participé.
Pour résumer, ça fait un peu peur, parce que l'éléphant, malgré ses 7 tonnes, se jette dans l'eau telle une loutre. Sinon c'est marrant quand même et puis j'ai appris plein de choses : la peau de l'éléphant est très épaisse et plutôt rugueuse au toucher, les poils de l'éléphant ne lui donne pas la douceur escomptée, bien au contraire, étant donné qu'on peut assimiler un poil d'éléphant à une tige d'étain (si si souvenez vous des cours de techno ou collège, c'est ce qu'on utilise pour les soudures) et, pour finir, l'éléphant est très très fort (on était 3 sur son dos et il a même réussi à nous soulever, une à une quand même, avec sa trompe).

Nous avons fini cette journée par un safari en jeep, dans la jungle pour voir des tigres avec notre fameux guide, l'homme-à-l'humour-d'un-gamin-de-7-ans (je ne m'étend pas sur la blague de toute l'après-midi : "HERE A TIGER", quand y'en avait pas).

Au final, on a vu des biches, des rhinos, plein de crocodiles avec la gueule ouverte sur leurs grandes dents et vachement près de nous même qu'on a eu, un peu, une montée d'adrénaline à un moment et... un tigre !!! Ok elle était dans un enclos, parce que c'était une mangeuse d'homme et que bizarrement les gens du village d'à côté en avait marre de se faire bouffer la nuit, mais tout de même ! Objectifs atteints !

Après une soirée en compagnie d'une charmante hollandaise, que nous retrouverons plus tard à Kathmandu, nous nous réveillons à l'aube pour une dernière visite du parc à dos d'éléphant cette fois. Encore des rhinos, une démonstration de communication "éléphantale" consistant principalement en de sonores barrissements et la chance de faire du galop d'éléphant.
Notez la qualité indéniable de la vidéo (de moi bien sûr)

Ensuite direction Kathmandu !
Suite et fin au prochain épisode.

vendredi 15 février 2008

Nepal - Pokhara, un panorama sur l'Himalaya

Après les nombreuses péripéties que nous avons traversées, nous voilà enfin arrivés à Pokhara. Pokhara est très réputée pour ses nombreux treks et surtout ses points de vue à couper le souffle sur l'Himalaya. D'ailleurs, la terrasse de notre hôtel en possède un, tant mieux pour Charlotte qui ne pourra, bien évidemment pas, nous accompagner en béquille sur les montagnes.

Après un réveil tardif, nous prenons un bateau pour traverser un lac et arriver en bas de la montagne où se situe la Stupa, c'est-à-dire un temple Buddhiste, nommé World Peace Pagoda. Toujours avec mon reste de pseudo-bronchite, je me suis rendue compte que la capacité à randonner ne se transmettait pas par les gènes. En effet, accompagnée de ma trekkeuse du dimanche préférée, je nomme Aurélie, nous avions bien 100 mètres de retard par rapport aux autres.
Heureusement, comme eux aussi sont des trekkeurs du dimanche, ils faisaient des pauses assez (voire très) régulièrement.
A mi-chemin, nous faisons donc (encore) une pause et nous rencontrons un petit papi qui transporte une grosse cargaison d'herbes séchées jusqu'à sa petite échoppe en haut de la montagne. Nous faisons pseudo connaissance avec lui, même s'il ne parle pas un mot d'anglais et nous pas un mot de son patois (je ne saurais dire lequel).
Allez savoir pourquoi, mais la deuxième partie du chemin était encore plus difficile que la première, même le papi avec son chargement était en meilleur état que nous. Après tant d'efforts, nous y voilà, la stupa est impressionnante, elle affiche 4 buddhas différents, correspondants aux 4 différents style selon les régions (Thaïlande, Nepal etc.).
Et n'oublions pas le panorama qu'offre ce site sur la ville de Pokhara et sur les monts Anapurna. SAUF que pas de chance, depuis que nous sommes arrivés, le brouillard persiste dans la ville. On fait quand même une petite prière pour que le temps se lève le lendemain, dernier jour à Pokhara et on enchaine sur un repas saint de trekkeurs : chips, gâteaux et bières.
Après la descente, nous visitons les lieux touristiques de Pokhara, c'est-à-dire le village tibétain, des gorges (encore des montées et descente, ça n'en finit pas !). Coup de chance, sur le chemin du retour on tombe sur une fête traditionnelle avec danse Nepali, musique Nepali...

Le soir, nous profitons de ce que ce pays ne soit pas hindous pour aller manger à la maison du steak, où j'ai failli pleurer de bonheur ! Un bon steak saignant avec de la sauce et des frites, comme à la maison mais avec le goût de la rareté en plus. Un vrai bonheur.

Le lendemain, nous nous levons à l'aube pour se rendre (en voiture, donc avec Charlotte) au point de vue le plus haut de Pokhara qui offre un magnifique panorama sur l'Himalaya. Après une attente d'une heure où je suis transie de froid malgré mes 8 pulls, ma couverture et mes grosses chaussettes (je ne suis plus habituée à avoir des températures inférieures à 25 degrés je vous le rappelle) le soleil se lève enfin sur.... le brouillard ! Nous sommes décidemment maudits. On aperçoit, tout de même, très brièvement des pics.
Après un petit déjeuner typique qui ressemble vraiment au paradis des vacances à la montagne, recouverts de 5 couvertures supplémentaires prêtées très gentiment par la dame du "restaurant" , nous abandonnons encore une fois Charlotte et sa cheville foulée pour gravir les derniers mètres (kilomètres ?) qui nous sépare du pic. Et là joie et bonheur, après une pause rafraichissements (ça y est du coup, c'est quand on se met à faire du sport que le soleil tape), le brouillard se lève et nous pouvons enfin admirer un paysage à couper le souffle.

Revigorés par les splendeurs de la nature nous entamons la descente de la montagne. Comme nous ne nous sommes, quand même, pas attelés à de vrais treks, le chemin est relativement bien aménagé. C'est donc une espèce d'escalier géant, à savoir tout de même que les marches sont irrégulières, pleines de cailloux et vraiment abruptes. J'ai découvert des muscles dont je ne soupçonnais même pas l'existence... Et pourtant je ne me plaignais pas trop.
Nous avons agrémenté le parcours de nombreuses pauses, dont des pauses pour admirer le paysage au soleil devant des rafraichissements qui nous ont fait passer des moments exquis.
En revanche j'ai commencé à me plaindre, quand notre guide, très sympa au demeurant, nous a fait passer dans le lit d'une rivière asséchée. Pour ceux qui auraient du mal à se représenter le "chemin", c'est une sorte d'énorme éboulis de grosses et moins grosses pierres, glissant et très escarpé.
Après un petit passage dans une boulangerie et l'achat d'un gros morceau de fromage local (j'adore ce pays), nous avons retrouvé Charlotte pour un goûter Nepali-franchouillard sur la terrasse de l'hôtel.
Encore une bonne soirée et départ à l'aube en bus pour Chitwan, une réserve naturelle où l'on peut voir des tigres, des rhinocéros, des crocodiles et plein d'autres bêtes dans leur milieu naturel...

lundi 4 février 2008

On a jamais été aussi près du Nepal...


En vacances depuis presque 1 mois, je reviens d'un voyage mémorable au Nepal. Ponctué chaque jour de contre-temps, blessures, acte manqué etc. ce voyage s'est malgré tout très bien passé. Outre le pays, je pense que l'équipe de choc que nous étions a beaucoup contribué au succès de ce périple.

Accompagnée de mes 3 charmants collocs ainsi que de Constance (ma colloc actuelle) et Nicho (membre influent de la communauté des francais à NMIMS), nous avons donc entrepris de découvrir le Nepal en faisant une étape, tout d'abord, à Benares.

C'était donc la deuxième fois que je découvrais Benares. Nous sommes retournés dans la guest house que j'avais précèdemment testée, la Shanti Guest House. Toujours aussi fascinant, j'ai retrouvé les mêmes sensations étranges devant les corps en train d'être incinérés, et l'ambiance si particulière qui règne à Benares. Seuls changements : nous sommes arrivés en plein dans un festival, celui des cerf-volants. On pouvait donc voir à toute heure de la journée le ciel rempli de cerf-volants.

Nous avons également eu une attaque d'un gros singe vert (mutant?), qui s'est tout simplement jeté sur notre table, après avoir visité toutes les tables de la guest house. Après une expulsion en douceur, à l'aide d'eau froide, nous avons donc pu récupérer notre table renversée, environ 2 litres de thé+café renversé partout... Heureusement que dans un instinct de survie primaire, j'avais emporté mon plat avec moi.


Départ de la guest house vers la gare, direction le Nepal. Juste avant une petite photo de groupe souvenir. Et c'est là que le premier drame (et le plus gros) se provoque : Charlotte regardant guillerettement la photo en question se prend les pieds dans le tapis et PAF se foule la cheville. Impossible de repartir. Notre séjour à Benares se prolonge donc d'une journée composée principalement de billard, Cible (Olivier Mine), singes et achat de béquilles.
la fameuse photo

Après une nuit fort agréable dans le train, nous voici arrivés à la gare la plus proche de la frontière avec le Nepal. Sauf que tout le monde dort encore. Charlotte se réveille et voit le train vide, elle réveille donc la troupe en fanfare, le temps de se préparer et ... le train redémarre ! Il se dirige certainement vers la station de nettoyage des trains. Nous sautons donc du train en marche avec Charlotte et ses béquilles. Au milieu des rails, Charlotte choit une nouvelle fois, cette fois sans grandes conséquences si ce n'est une cheville un peu plus douloureuse. S'ensuit un parcours du combattant pour arriver jusqu'au bout de la gare puis pour en sortir. Charlotte a une vitesse de pointe d'environ 20 mètres par minutes (c'est pas les mêmes béquilles qu'en France).
On arrive ensuite sans trop de soucis à la frontière du Nepal, formalités administrative réglées en 5 minutes, frontière traversée en tuk-tuk et bookage d'un minivan direction Pokhara et d'un hôtel sur place.

Arrivés à mi-chemin de Pokhara, il fait nuit, nous sommes sur des routes de montagne, notre chauffeur semble pressé d'arriver, nous chantons à tue-tête des chansons francaise, bref tout roule. Jusqu'au moment ou BAM (décidemment que d'onomatopés dans ce post) accident ! Un gros 4x4 déboule et nous cogne sur le flanc de la voiture. Un peu plus et je serais actuellement dans un fauteil roulant, mais finalement seulement un bout de tôle en moins, un feu cassé et une bonne rayure ; 3 heures aussi de plus pour arriver, avec un passage au comissariat, le chauffeur est complètement paniqué à l'idée de devoir payer les réparations.

Enfin, une demande de mariage plus tard de la part du chauffeur, nous y voilà !

On a jamais été aussi loin au Nepal...