mercredi 5 décembre 2007

On est dans le journal !

Suite à notre boulot d'hôtesse, nous avons eu droit à un article dans le Bombay times (Bon pas vraiment juste dédié à nous, mais mine de rien nous sommes en photo!)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir (je suis en bas à droite)

Codification

Ici tout est prévu pour les végétariens. Donc sur chaque aliment, on peut voir un petit carré qui est :
  • vert pour les aliments végétariens (dit veg)
  • rouge pour les aliments non végétariens (dit non veg)
Jusque là rien de compliqué me direz-vous. Mais comme on reste en Inde, une règle a été édictée, elle est donc scrupuleusement suivie. On assiste donc à quelques évidences qui nous font bien rigoler parfois :


Et oui les champignons sont entièrement Veg figurez-vous ! L'huile d'olive et le thé également. En revanche les pâtes au poulet, non... On a même vu une fois de l'eau étiquettée Veg !
C'est bien, on risque pas de se faire prendre en traitre : boire un jus de fruit et en fait... BAM, il est constitué de pied de porc. Ils pensent à tout ces indiens...

lundi 3 décembre 2007

AgriBusiness

Pour une fois, j’ai un cours très très intéressant. A tel point, que je suis pendue aux lèvres du prof pendant 3h. Ce cours d’AgriBusiness, nous parle donc de l’agriculture en Inde. J’ai donc appris plein de choses intéressantes comme par exemple que 50% de l’agriculture est autosuffisante ou que suite à la révolution verte, les terrains agricoles se sont parcellisés et que dorénavant, nombre d’agriculteurs possède moins d’un hectare de terrain cultivable, de même l’Inde importe des produits agricoles pour subvenir à la demande en nourriture, alors que l’Inde produit 14% des ressources mondiales (je crois mais j’arrive plus à retrouver ma source)...

J’ai aussi appris que l’Inde cultivait et vendait des OGM (bon ok j’aurais du être au courant… tout le monde sait que je ne suis pas très cultivée donc pas de surprise !). Donc je ne vais pas m’enflammer sur les OGM, mais bon j’ai été relativement mécontente de me rendre compte que ça faisait 5 mois que je me remplissait la panse d’OGM (bouh c’est mal).

Pas un brin d’éthique en cours, il l’aborde juste en disant que ça peut soulever des problèmes d’éthique (OGM, pesticides tout est mis dans le même panier) mais il ne va pas plus loin. La différence France-Inde montre encore son nez…

Du coup je me suis un peu plus renseignée sur ce sujet en rentrant, et devinez qui vend des OGM aux indiens : Monsanto ! C’est fou ça non ?!

Je ne vais pas vous refaire un exposé de l’évolution des politiques agricoles de l’Inde, cet article le fait bien mieux que moi. Cependant, je voudrais quand même m’attarder sur le fait qu’il y a donc eu la révolution verte, qui a eu ses excès, et que donc maintenant les petits cultivateurs s’endettent de plus en plus pour pouvoir se procurer pesticides, insecticides, engrais et OGM. Du coup, ils deviennent totalement dépendants des firmes agroalimentaires. Les cultures sont passées d’un mode vivrier à la monoculture. De ce fait, au moindre aléa climatique, toute la production de la saison est foutue. Et comme, aux dernières nouvelles, les OGM, malgré leurs promesses, ne résistent pas au manque d’eau et aux maladies, de nombreux paysans se suicident de désespoir.

Voilà voilà, donc si vous venez en Inde attendez vous à manger des légumes, du riz, du blé, du coton, des piments, de la moutarde, des tomates, des pommes de terre, du colza etc. génétiquement modifiés.

comment j'ai joué mon hôtesse

Ca fait bien longtemps que je n'ai pas écrit dans ce blog. Mais la raison principale était que le voyage en Thailande nous ayant bien asséchées, nous étions un peu à court d'argent ces derniers temps. Nous avons donc, en compagnie de mes charmantes collocs, travaillé en tant qu'hôtesses d'accueil.
En gros, ici, si t'es blanche tu peux faire tout ce que tu veux tant au niveau de la figuration, que de l'accueil ou du service dans les soirées. On nous avait souvent proposé de faire des casting, et après avoir toujours repoussé à plus tard, nous avons enfin franchi le pas.

C'est donc dès poltron minet que nous nous sommes levées hier pour partir dans le sud de Bombay. Nous n'avions que peu d'indications : apportez vos talons et votre maquillage, c'est pour une "party". Plus le trajet avançait plus je me disais que j'allais finir à poil sur une estrade en train de présenter de quelconques objets ou dans un guet-apens avec d'autres filles où on allait nous vendre à des maisons closes etc.
En fait on s'est occupé de nous comme des princesses : descente vers le sud de bombay en taxi, petit café, prêt de tenues etc. Et tout ça tous frais payés bien entendu.
Il se trouve que la "party" était tout sobrement la cérémonie de lancement d'une entreprise, le club privada, dont le but était de louer aux "juste-très-riches" des yachts à la journée ou à la semaine. La cérémonie avait lieu dans l'hôtel Taj, c'est-à-dire l'hôtel le plus chic de tout Bombay.
Habillées en pseudo tahitiennes, notre rôle était d'accueillir la haute société de Bombay : "Good afternoon, welcome to club Privada", le tout avec une voix suave de cruche.
Après une soirée avec des trentenaires, j'innove encore dans le concept de soirée : la soirée ultra guindée. C'est une vraie caricature : les gens sont survoltés, à chaque rencontre c'est des effusions de joie (et même avec je te fais la bise mais je ne te touche pas les joues ! Finalement ça existe vraiment les gens comme ça) et surtout les gens, connus à 80%, se la pètent à fond. Particulièrement les acteurs de Bollywood, qui sont, certes adulés de toutes parts, mais aussi des espèces de gros lourds complètement imbus d'eux-mêmes.
J'ai l'air de faire ma fine bouche, mais je dois quand même reconnaitre que grâce à eux j'ai vécu 2 minutes dans la peau d'une star. Jackie Shoof (comment ça vous ne connaissez pas ?!) faisait une séance photo et d'un coup il a décidé que les hôtesses devaient se joindre à lui. J'ai donc fait face à un mur de photographes avec des flashs dans tous les sens. En exclu la photo parue dans la presse aujourd"hui (avec les autres acteurs : Ritesh Deshmukh, Bobby Doel, Puru Raj Kumar):


En plus de tout ce gratin, j'ai eu le droit au délicieux brunch proposé par la compagnie, des fleurs et puis bon c'était très bien payé (nous étions payées cinq fois plus que le salaire mensuel moyen d'un Indien pour la journée...). Je sais c'est honteux et complètement injuste. Surtout que c'était certe fatiguant, ça faisait mal au pieds, mais bon ça reste complètement correct comme boulot.

Normalement on remet ça la semaine prochaine.