vendredi 11 avril 2008

Le local train


J’attendais à l’emplacement du wagon des femmes sur le quai. Pas de chance c’est le deuxième type de train qui arrive. Je me précipite donc pour atteindre le wagon des femmes 50 mètres plus loin. Je slalome entre les gens qui sortent du train pour me retrouver face a un wagon bondé où déjà 5 femmes sont quasiment dehors, seuls les pieds étant bel et bien dans le train. Mon cerveau ne fait qu’un tour, j’accroche la barre du train et esquive un mouvement pour rentrer. A ce moment-là, je vois une marée de bras se tendre vers moi et m’agripper pour me propulser vers l’intérieur du train. Première étape. Je m’avance un peu mais me retrouve vite bloquée. Je suis comprimée de tous les côtés, j’ai presque du mal à respirer. Ceci est peut-être aussi dû au fait que, les indiennes faisant 1m50 environ, le haut de leur crâne obstrue le passage de l’air dans mon nez*. On me conseille de m’enfoncer plus à l’intérieur. Le souci est qu’à moins d’une organisation méthodique et orchestrée du mouvement, personne ne peut bouger. Je profite donc des quelques secondes, à l’arrêt, où les femmes descendent mais ne montent pas encore pour me diriger vers le côté près de l’entrée des « compartiments » où l’on peut s’asseoir. Je n’ai pas été assez rapide, les furies** se ruent déjà dans le train. Je me retrouve donc encore une fois plaquée entre deux femmes. Une fois le mouvement stabilisé, je profite des enseignements quotidiens prodigués, à mon égard, par les habituées. Je me glisse à l’entrée des compartiments, pour d’abord aller dans le couloir, puis pour attendre entre les sièges, serrée contre les genoux des femmes assises, que les places se libèrent et que mon tour arrive. Mais dans le cas présent de train TRES TRES blindé, l’objectif principal n’est pas de s’asseoir, mais de trouver un endroit où se tenir debout sans que personne ne me touche le haut du corps, si possible dans l’orientation de l’air du ventilateur.

Je profite de ce moment de répit pour préparer mon plan d’attaque pour la sortie. Deux stations avant je commence doucement à me rapprocher du couloir. Ma chance est que une grosse partie des femmes descendent à Lower Parel, ma station, je n’ai qu’à me glisser entre elles et me laisser porter par le mouvement. La petite règle à connaître est qu’il faut se précipiter et ne pas hésiter à donner quelques coups de coude. SURTOUT ne pas laisser les femmes rentrer dans le train, sinon c’est trop tard, on est emporté dans la foule et on ne peut pas sortir.

Résultat d’un trajet de 30 min : 8 litres de sueur, une envie de vomir omniprésente (il fait très chaud, donc les odeurs…) mais une expérience enrichissante, plus jamais je n’aurai peur du métro en période de pointe.



*Et pour ceux qui me connaissent bien, vous savez à quel point l’odeur de cheveux me DEGOUTE (chacun ses TOC)

** Et je n’exagère pas : j’en vu une se retourner pour envoyer un coup de griffe à une autre !